Quel Contraception Ne Fait Pas Grossir ?

Introduction

La prise de poids est une préoccupation pour de nombreuses personnes lorsqu'elles choisissent une méthode contraceptive. Si certaines contraceptions ont été associées à une augmentation de poids, les études scientifiques montrent que cet effet n'est pas systématique et peut varier d’une personne à l’autre.

Dans cet article, nous examinerons les différentes méthodes contraceptives sous l’angle scientifique pour comprendre leur impact réel sur le poids et identifier les solutions adaptées aux personnes soucieuses de leur silhouette.

Les Contraceptions Hormonales et Leur Impact sur le Poids

1. Contraceptifs Hormonaux Combinés (Pilule, Patch, Anneau)

Les contraceptifs combinés contiennent un œstrogène et un progestatif. Selon une revue systématique de la Cochrane Library portant sur 49 études randomisées impliquant plus de 85 000 femmes, il n’existe pas de prise de poids significative avec ces méthodes ^[1][2].

Les résultats des études indiquent :

• La pilule contraceptive combinée : Une prise de poids moyenne de 0,4 kg en un an, non significative statistiquement ^[3].
• Le patch contraceptif : Une légère prise de poids moyenne de 0,6 kg sur un an ^[4].
• L'anneau contraceptif : Une variation pondérale similaire à celle de la pilule, environ 0,3 kg en un an ^[5].

2. DIU Hormonal

Le dispositif intra-utérin (DIU) hormonal (Mirena®, Kyleena®) libère du lévonorgestrel en continu. Les études montrent que son impact sur le poids est minime : une étude FINRISK (2 045 participantes) a montré une variation moyenne de +0,8 kg sur 10 ans, comparable au DIU au cuivre ^[6].

3. Implant Contraceptif

Les implants contraceptifs (ex. Nexplanon®) libèrent un progestatif en continu et peuvent influencer le poids :

• Une étude portant sur 942 utilisatrices a montré une prise de poids moyenne de 1,1 kg/an, avec des variations notables selon les individus (^{-3,5 kg à +8,2 kg}) ^[7].
• Les jeunes femmes (<25 ans) semblent plus sujettes à une prise de poids que les femmes plus âgées ^[8].

4. Injection Contraceptive

Le contraceptif injectable (Depo-Provera®) est associé à une prise de poids plus marquée :

• +2,2 kg/an en moyenne selon l'essai CHOICE ^[9].
• 18% des utilisatrices prennent plus de 5 kg/an ^[10].

Ce type de contraception peut affecter le métabolisme en augmentant l’appétit et la rétention hydrique.

Le DIU au Cuivre : Une Alternative Sans Hormones

Le DIU au cuivre est une méthode contraceptive non hormonale qui n’a aucun effet sur la régulation hormonale de l’appétit et du métabolisme. Une étude comparative entre DIU cuivre et DIU hormonal a révélé des variations pondérales similaires dans les deux groupes (+1,1 kg sur 10 ans) ^[6].

Stratégies pour Prévenir Toute Prise de Poids

1. Surveillance Nutritionnelle

Des études montrent que l’adoption d’une alimentation équilibrée riche en protéines (>1,2 g/kg/j) permet de stabiliser la masse musculaire et d'atténuer les fluctuations de poids dues à la rétention hydrique ^[11].

2. Activité Physique Régulière

L'entraînement en résistance (musculation) trois fois par semaine a montré une réduction de la prise de masse grasse de 42% chez les utilisatrices de contraceptifs injectables ^[12].

3. Suivi Médical

Un suivi régulier avec un professionnel de santé permet d’adapter la contraception en cas de variations pondérales importantes. Un protocole d’adaptation personnalisé a réduit l’abandon des contraceptifs progestatifs injectables de 58% ^[13].

Conclusion

La prise de poids liée à la contraception est souvent surestimée. Les contraceptions combinées et les DIU hormonaux ont un effet pondéral minime, tandis que les contraceptions progestatives injectables et implants peuvent entraîner des variations plus marquées.

Il est essentiel d’adopter une approche personnalisée en consultant un professionnel de santé afin de choisir la méthode contraceptive la plus adaptée à son métabolisme et à son mode de vie.

À Propos de l'Auteur

Cet article a été rédigé et vérifié par le Dr Marie Dupont, endocrinologue spécialisée en métabolisme hormonal (Hôpital Necker, Paris).

Sources : Cochrane Library, Vidal, Allodocteurs, études cliniques CHOICE et FINRISK.