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🏛️ Origines et répression

Une faute surtout féminine

Dans l’Antiquité, l’adultère est puni sévèrement, en particulier pour les femmes : le Code de Hammurabi prévoit la noyade, la Grèce classique la dénonciation publique, et dans l’Europe chrétienne, l’enfermement ou la correction. Le Moyen Âge développe la tradition de l’amour courtois, valorisant l’amour extraconjugal, mais la loi reste inégalitaire : la femme adultère est exposée à des sanctions bien plus lourdes que l’homme.

Au XIXe siècle en France, l’adultère de la femme est un crime passible de prison, tandis que celui du mari n’est sanctionné que s’il entretient une concubine au domicile conjugal. Cette dissymétrie est inscrite dans le Code civil de 1804 et perdure jusqu’à la fin du XIXe siècle. La société tolère, voire encourage, l’infidélité masculine, perçue comme un privilège ou une preuve de virilité, alors que la femme infidèle subit la réprobation et l’exclusion sociale.

🌸 Évolutions législatives et changement de regard

La Révolution française dépénalise temporairement l’adultère, mais le Code civil de 1804 rétablit la sévérité envers les femmes. Il faut attendre la loi Naquet de 1884 pour que l’adultère, qu’il soit masculin ou féminin, redevienne un motif égal de divorce, même si les sanctions pénales persistent. Ce n’est qu’en 1975 que l’adultère cesse d’être un crime en France, marquant une avancée vers l’égalité des sexes et la reconnaissance de la liberté individuelle.

🌍 Modernité

Depuis les années 1970, l’accès à la contraception, à l’avortement et la libéralisation des mœurs ont contribué à réduire l’écart entre hommes et femmes en matière d’infidélité. La proportion de femmes infidèles a fortement augmenté, passant de 10 % en 1970 à 37 % en 2019, tandis que celle des hommes a stagné ou diminué, resserrant l’écart entre les sexes. L’infidélité devient alors un terrain d’expression de l’indépendance sexuelle, même si les souffrances morales et les jugements sociaux persistent, surtout pour les femmes.

💫 Aujourd’hui

Diversité, acceptation et tabous persistants

Aujourd’hui, l’infidélité est moins criminalisée mais reste une source de débats, de souffrance et de fascination. Elle interroge la fidélité, le couple, la liberté individuelle et l’égalité. Les représentations évoluent, mais l’asymétrie de jugement et les stigmates sociaux n’ont pas totalement disparu.