Quel Examen Pour La Prostate ?

Pourquoi se faire examiner la prostate ?

Le cancer de la prostate est l'un des cancers les plus fréquents chez l'homme. En France, il représente environ 50 000 nouveaux cas par an selon l’Institut National du Cancer (INCa). Le dépistage permet d'identifier précocement une anomalie prostatique et d'intervenir rapidement si nécessaire.

Cependant, le dépistage systématique fait débat, notamment en raison du risque de surdiagnostic, qui peut entraîner des traitements inutiles avec des effets secondaires significatifs.

Les examens de dépistage de la prostate

Le toucher rectal

Le toucher rectal est un examen clinique permettant au médecin de palper la prostate via le rectum afin d’évaluer sa taille, sa texture et la présence éventuelle d’anomalies.

Selon les recommandations de l'Association Française d'Urologie (AFU), cet examen possède une spécificité de 64% pour les lésions palpables et reste un outil essentiel du dépistage.

Il est souvent complété par un dosage du PSA pour affiner l’évaluation.

Le dosage du PSA

Le PSA (Antigène Prostatique Spécifique) est une protéine produite par la prostate et mesurée par prise de sang. Un taux élevé peut indiquer un risque de cancer, mais aussi d'autres affections bénignes comme une hyperplasie bénigne de la prostate ou une prostatite.

Valeurs de référence du PSA selon l'âge (source PMC) :

• 40-49 ans : < 2.5 ng/mL
• 50-59 ans : < 3.5 ng/mL
• 60-69 ans : < 4.5 ng/mL
• 70+ ans : < 6.5 ng/mL

Un taux de PSA supérieur à 10 ng/mL augmente considérablement le risque de cancer et nécessite des investigations complémentaires.

Les examens complémentaires

Si le toucher rectal ou le PSA sont suspects, d'autres examens peuvent être prescrits :

IRM multiparamétrique de la prostate

L’IRM 3 Tesla est aujourd’hui l’examen de référence pour détecter les lésions suspectes avec une précision accrue. Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, elle réduit de 28% les biopsies inutiles grâce à son imagerie détaillée.

Biopsie prostatique ciblée

Lorsqu’une anomalie est détectée à l'IRM ou si le taux de PSA est préoccupant, une biopsie est réalisée. Elle consiste à prélever des fragments de tissu prostatique pour analyse histologique.

Élastographie ultrasonore

Cette méthode d’imagerie complémentaire permet de mesurer la rigidité de la prostate et d’identifier des zones potentiellement cancéreuses.

Le dépistage du cancer de la prostate est-il recommandé ?

En France, le dépistage systématique par PSA n’est pas recommandé chez les hommes asymptomatiques, conformément aux recommandations de l’INCa.

Cependant, il peut être proposé dans certains cas :

• Antécédents familiaux de cancer de la prostate.
• Origine afro-antillaise, présentant un risque plus élevé.
• Symptômes urinaires inhabituels (difficulté à uriner, jet urinaire faible, présence de sang dans les urines ou le sperme).

À quel âge faut-il envisager un dépistage ?

Les recommandations varient selon les facteurs de risque :

• À partir de 50 ans : pour les hommes sans facteur de risque particulier.
• Dès 45 ans : pour les hommes ayant des antécédents familiaux ou d'origine afro-antillaise.
• Après 75 ans : le dépistage est généralement déconseillé, les risques dépassant les bénéfices.

Prendre une décision éclairée

Il est essentiel de discuter avec un médecin des bénéfices et des risques du dépistage. Un suivi personnalisé permet d’adapter les examens en fonction de l’âge, des antécédents et des symptômes.

Les experts recommandent une approche individualisée plutôt qu’un dépistage systématique.