Comment Savoir Si On A Fais Une Fausse Couche ?

Comment Savoir Si On A Fait Une Fausse Couche ?

Découvrir une grossesse est un moment rempli d’émotions, mais il arrive que celle-ci s’interrompe de manière spontanée. La fausse couche, aussi appelée avortement spontané, concerne environ 15 % des grossesses confirmées et peut être une épreuve à la fois physique et émotionnelle pour les femmes concernées ^[1][4].

Dans cet article, nous allons détailler les signes qui peuvent indiquer une fausse couche, les causes, les traitements et quand il est essentiel de consulter un médecin. Nous nous appuyons sur les recommandations médicales de l’OMS, de la HAS et des dernières études scientifiques pour vous fournir une information fiable et à jour.

Qu’est-ce qu’une fausse couche ?

Une fausse couche correspond à l’arrêt spontané d’une grossesse avant la 22ᵉ semaine d’aménorrhée (soit avant le 5ᵉ mois) ^[2]. Elle peut être classée en plusieurs catégories :

• Fausse couche précoce : survient avant la 12ᵉ semaine de grossesse.
• Fausse couche tardive : se produit entre la 12ᵉ et la 22ᵉ semaine.
• Fausse couche silencieuse : l’embryon cesse de se développer sans provoquer immédiatement de symptômes ^[4].

Selon une étude norvégienne récente menée sur 72 000 femmes, environ 67 % des femmes retrouvent une fertilité normale dans les 2 ans suivant une fausse couche, remettant en question les anciennes recommandations de l’OMS qui préconisaient d’attendre 6 mois avant une nouvelle grossesse ^[1].

Les causes et facteurs de risque d’une fausse couche

Causes biologiques

Une fausse couche est souvent due à des facteurs biologiques qui empêchent le bon développement de l’embryon :

• Anomalies chromosomiques : responsables de 50 à 70 % des fausses couches précoces ^[2].
• Malformations utérines : un utérus cloisonné ou une insuffisance cervicale peuvent empêcher la grossesse d’évoluer normalement.
• Maladies auto-immunes : le lupus ou le syndrome des antiphospholipides augmentent le risque de fausse couche ^[7].
• Problèmes hormonaux : une insuffisance en progestérone peut compromettre l’implantation de l’embryon.

Facteurs environnementaux et mode de vie

Certains comportements et éléments extérieurs peuvent également jouer un rôle :

• Tabac et alcool : leur consommation excessive est associée à une augmentation du risque de fausse couche de 30 à 50 % ^[4].
• Exposition à des produits toxiques : solvants, pesticides et perturbateurs endocriniens peuvent affecter le développement embryonnaire.
• Stress et fatigue extrême : bien que le lien exact soit encore étudié, un stress chronique pourrait être un facteur aggravant.

Les symptômes d’une fausse couche

Les signes varient selon l’avancement de la grossesse, mais certains symptômes sont évocateurs :

Saignements vaginaux

• Saignements plus abondants que des règles.
• Présence possible de caillots sanguins.
• Expulsion de fragments de tissus embryonnaires.

Douleurs abdominales

• Crampes intenses dans le bas-ventre.
• Douleurs irradiant dans le bas du dos.

Disparition des symptômes de grossesse

• Arrêt soudain des nausées et tensions mammaires.
• Fatigue extrême.

Quand consulter un médecin ?

Il est impératif de consulter un professionnel de santé si vous présentez :

• Saignements abondants (plus de deux serviettes hygiéniques par heure).
• Douleurs abdominales sévères et persistantes.
• Fièvre ou frissons (risque d’infection).
• Expulsion de tissus ou de caillots.

Un dosage des bêta-HCG et une échographie sont souvent nécessaires pour confirmer le diagnostic ^[2].

Quels sont les traitements en cas de fausse couche ?

Expulsion naturelle

Dans 80 % des cas, l’organisme expulse naturellement l’embryon en quelques jours ou semaines.

Traitement médicamenteux

Le misoprostol est souvent prescrit pour accélérer l’expulsion. En France, la HAS recommande une prise de 600 µg sublingual sous surveillance médicale ^[7].

Intervention chirurgicale (curetage)

Recommandé si l’expulsion naturelle ne se produit pas ou en cas de saignements abondants.

Comment éviter une fausse couche ?

Bien qu’il ne soit pas toujours possible de prévenir une fausse couche, certaines précautions peuvent réduire les risques :

• Avoir une alimentation équilibrée et riche en vitamines.
• Éviter le tabac, l’alcool et les drogues.
• Gérer son stress et bien se reposer.
• Faire un suivi médical régulier.
• Contrôler les maladies chroniques (diabète, hypertension, etc.).

Le deuil après une fausse couche

Une fausse couche est une expérience éprouvante sur le plan émotionnel. Il est essentiel d’en parler et de se faire accompagner si nécessaire.

Accompagnement psychologique

• Discuter avec son partenaire ou ses proches.
• Rejoindre des groupes de soutien.
• Consulter un psychologue si besoin.

Conclusion

La fausse couche est un événement fréquent mais difficile à vivre. Reconnaître les symptômes précocement et consulter un professionnel de santé permet d’éviter les complications et de mieux gérer l’impact émotionnel. Si vous avez des doutes, ne restez pas seule et faites-vous accompagner.

Nous espérons que cet article vous aura apporté des réponses claires et rassurantes. Pour toute question, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé.

Sources :
[1] Étude norvégienne sur la fertilité post-fausse couche
[2] MSD Manuals – Causes et traitements
[4] Données INSERM sur les taux de fausse couche
[7] Recommandations HAS sur l’usage du misoprostol